Surprise !
Jamais je n'aurai pensé, ce dimanche 12 juillet me retrouver au pied levé, figurant , costumé en noble sur le tournage d'une scène, illustrant la conversion du duc de Lesdiguières à la religion catholique en la collégiale Saint André.A 13 heures, traversant la place Saint-André, écrasée sous un soleil au zénith et enviant les consommateurs attablés aux terrasses des cafés, je ne m'imagine donc, encore pas , le déroulé de mon après-midi.
Le producteur exécutif, Alain Marin, va très vite m'en donner un aperçu. . « Puisque tu es là,. Tu peux donner un coup de main à l'équipe technique » . « OUI CHEF !» ! J'ai compris. Je ne suis pas là pour faire du tourisme !
Aussitôt dit, aussitôt fait . Me voilà, agenouillé, face à Gilles, le chef machiniste à emboîter les rails qui serviront lors du travelling. Quatre rails exactement, pas un de plus et le plaisir de travailler dans la fraîcheur de cette église !. Un plaisir fait de courtes durées...Raoul, le second réalisateur , vient, dans mon dos, de me confier une nouvelle mission ! « Serge, trouves toi un costume. Tu seras un noble, mêlé aux autres figurants, au fond de l'église ». .
Dans ma tête, je m'entend à nouveau dire un « OUI CHEF ! ». Gilou, désolé, je t'abandonne pour de nouvelles aventures !Accompagné par une des trois habilleuses, - Josiane - je me retrouve devant des portants où sont accrochés tous les costumes du film. A moi de choisir, parmi ceux qui restent, le plus idoine pour mon personnage. J'ai le choix ! En fait non, pas tout à fait. Plutôt l'embarras. Aucun ne correspond à ma morphologie. Trop petit pour la veste et un pantalon qui mit une nanoseconde pour glisser de ma ceinture à mes chaussettes ! Qu'à cela ne tienne. Je serais assis sur un des derniers bancs. Je peux garder mon jean. Ni vu ni connu, je t'embrouille ! Magie du cinéma , magie du montage.
Assis sur mon banc, au fond de la chapelle du XIIIème siècle, mon statut de figurant ,me permet d'assister aux derniers préparatifs avant tournage. Sur le plateau, en bons professionnels, connaissant chacun leur partition, les protagonistes, (ingénieur du son, perchman, cadreur ; machiniste, maquilleuse, costumières, clapman etc... s'activent aux dernières mises au point.
Une heure plus tard, le mot « SILENCE » résonne sous les voûtes. Pierre-Yves, le réalisateur, l'oeil, rivé sur le moniteur, vérifie que tout est en place avant de lâcher l'ordre suprême : « ACTION ! ». Une nouvelle séquence du docu-fiction vient de commencer, mettant à l'avant scène, le dernier connétable de France et l'archevêque d'Embrun...
Merci à toute l'équipe de la prod de m'avoir accueilli ! Pour un après-midi, merveilleux et ma première « petite » participation à un tournage de film en costumes d'époque. A bientôt sous les « sunlights ».
Pour moi, je l'espère, sous une lumière automnale (septembre) pour vous bénir en évêque de Gap, du haut de mon cheval ! Amen !Votre serviteur : Serge Allermoz